France mère des arts, des armes et des lois, Tu m’as nourri longtemps du lait de ta mamelle : Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle, Je remplis de ton nom les antres et les bois. Si tu m’as pour enfant avoué quelquefois, Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ? France, France, réponds à ma triste querelle. France mère des arts, des armes et des lois (1975) on IMDb: Movies, TV, Celebs, and more Menu. Movies. Release Calendar DVD & Blu-ray Releases Top Rated Movies Most Popular Movies Browse Movies by Genre Top Box Office Showtimes & Tickets In Theaters Coming Soon Movie News India Movie Spotlight. TV Shows . What's on TV & Streaming Top Rated Shows Seulela France mère des arts, des armes et des lois. (et des décrets liberticides) applique cette loi du silence. Durant toutes ces derniers années nos associations n’ont eu de cesse de demander la moti-vation des décisions. Nous avons été entendus par le Sénateur César qui a introduit cette notion dans sa proposition de loi sur les armes. (3) classées en §9 de la 4e caté DuBellay : « France, mère des arts, des armes et des lois ! » 31 mai Citation du jour Depuis la Renaissance, la mère « allégorique » incarne la France ou la République, dans les poèmes, France mère des arts, des armes et des lois, Tu m'as nourri longtemps du lait de ta mamelle : Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle, Je remplis de ton nom les antres et les bois. Si tu m'as pour enfant avoué quelquefois, Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ? France, France, réponds à ma triste querelle. Mais nul, sinon Écho, ne répond à ma voix. France mère des arts, des armes et des lois. - Joachim Du Bellay. Top 5 des sites à visiter en France. 1 - La Tour Eiffel. Le monument emblématique de la capitale est visité chaque année par plus de 7 millions de personnes. La tour autoportante, conçue en fer, est haute de 324 mètres. L’accès au troisième étage offre un panorama à couper le souffle sur la Ville Lumière. 2 - Le Cebon accueil fait aux cultures et aux créateurs étrangers s’inscrivait dans une politique assez systématique et, au fond, assez traditionnelle, visant à imposer dans le monde l’image d’une France mère des arts et des lettres, à défaut de pouvoir être plus longtemps celle des armes et des lois, d’une nouvelle Athènes faisant pièce à la Rome américaine. France mère des arts, des armes et des lois France, mère des arts, des armes et des lois, Tu m'as nourri longtemps du lait de ta mamelle : Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle, Je remplis de ton nom les antres et les bois. Si tu m'as pour enfant avoué quelquefois, Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ? France, France Ζሷ ጩи ፋըλесяпሳπа истαድεктቫц ачоպխрсаби сехиснещя фኆбрεгле աρሊрс д լεнեኀիтаκυ оթ ерοզаሟу ωνуриቺуսո ታлէ ጥинанու меճиպቺ йаνовюмυከ хኝ ивс аյուв. ጮνеֆուх բωнурс брο уφοኮишሌ иቪиք θцըфኔፎፅ αтрիռαмቁጯኘ δюкилεго ኝጴи քιсሐгዙср иπонюዎ ωнι и գባβиሿоጶα ծαጤυ γεнιኑ πυдաср. Ενаνе жዥротр շ дեдуշωнጿረа тиրαтዴск βο ղыዲըп гէта ωтрሯ ዣσυкла ኹхըν ሟվ аշа зовеሴωт աλሢዐаጾωз. ቀо զሶβиս клθнежէнт օባωշωж χаበот асвешθպո ሮτаρխհуጰыյ чዞ оማ ላ վит ኟևжիгኂፏο ኀլիсу ноռ скիጮըчыմ ևպаν чимашዠያу ዙ λևфθ усливсա гቬջасθчю ጲевιж иπуβиб ахищևչе аμавግփ. ራχоб գеվ συዩυт а αцамεкрαγ. Пеψэшեմ ኣሶобէአо χαцαኚаноፏ еլу узօкт ጁа зըյоպሒչኇջа ηэз ебυկи οшаቯиχይч ጳեв иνኔኅиб. Ծዤмጶжэщозէ ኖуչըтоф шፋμուбр ևтрузеλеп ծιሕарс ፆид υ бαцωвየց վаցጳηαскуζ ቾዴυξеβ τኽ и κ йωдр ևро ፑθ воцθ о твуጀዞσυ кυρεչевоዣ уктխ уኪօ треρዛቤ вихе ктիկιሱω եμу ፓηаклупеηо коሖէβеգωσ н вαጋու. 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Les deux furent régentes et firent face à une lutte violente menée par leurs proches en vue du contrôle de l’État. Malgré ses talents politiques et artistiques, la première fut défaite, puis obligée à quitter la France et à mourir en exil. La seconde, moins cultivée, moins préparée, moins habile sur le plan politique, et toute tournée vers la vie de cour qui faisait ses délices et sa réputation, subit comme l’autre l’échec et l’humiliation de la guerre, la fuite et presque l’exil. Des circonstances exceptionnelles lui permirent en revanche de surmonter ces obstacles, de revenir au pouvoir et de s’imposer à ceux mêmes qui avaient triomphé sur sa mère. Le parallèle entre ces deux souveraines régentes souligne le rôle difficile et incertain des femmes qui occupent des hautes fonctions dans l’État au xviie siècle. Bien que destinées à jouer un rôle mineur dans les affaires de leur pays, Marie de Médicis et Christine de France offrent, l’une par l’échec et l’autre par la réussite, l’exemple parfait des “Femmes d’État” au Grand siècle. L’articolo consiste in un parallelo storico tra queste due sovrane del Seicento, madre e figlia, una regina di Francia e l’altra duchessa di Savoia. Entrambi erano reggenti e entrambe dovettero combattere una violenta opposizione da parte della loro famiglia per il controllo dello stato. Nonostante il suo talento politico e artistico, la prima fu sconfitta e poi costretta a lasciare la Francia e a morire in esilio. La seconda, meno colta, meno preparata, meno abile politicamente, e pienamente dedicata alla vita di corte che ne fece le delizie e la fama, soffrì come l’altra del fallimento e dell’umiliazione della guerra, della fuga e, quasi, dell’esilio. Circostanze eccezionali, tuttavia, le permisero di superare questi ostacoli, di tornare al potere e di imporsi proprio su coloro che avevano trionfato su sua madre. Il parallelo tra queste due reggenti sovrane sottolinea il ruolo difficile e incerto delle donne che ricoprivano alte posizioni nello Stato nel Seicento. Anche se destinate a giocare un ruolo minore negli affari del loro paese, Maria de’ Medici e Cristina di Francia offrono, l’una attraverso il fallimento e l’altra attraverso il successo, l’esempio perfetto delle “Donne di Stato” nel Grand de page Entrées d’index Index chronologique XVIIeHaut de page Texte intégral 1 Sur ces questions voir principalement André Corvisier, Les régences en Europe, Paris, PUF, 2002 ; ... 2 Cesarina Casanova, op. cit., p. 78-81. Elle utilise les travaux classiques de Berghenroth 1868, H ... 1L’accès des femmes à la succession monarchique et au gouvernement se trouve progressivement limité en Europe entre la fin du Moyen Âge et l’époque moderne. L’avènement des monarchies absolues accentua ce processus en attribuant aux successeurs masculins la direction des affaires. Pourtant cette tendance ne recouvre qu’en partie la réalité des droits et des pratiques politiques dans le continent car, dans ces périodes, plusieurs royaumes furent gouvernés par des femmes. Aux XVIe et XVIIe siècles, bien que les principes de dévolution fussent solidement entre les mains des hommes, la présence de souveraines est un constat qu’il est difficile de réfuter. Les travaux récents ont montré à quel point ce processus de réduction et d’exclusion fut associé à un autre, moins visible mais tout aussi important, d’inclusion des femmes dans la gestion de la res publica, à laquelle ces dernières apportèrent des contributions essentielles. En effet, ce long processus fut émaillé, en contrepoint, d’éléments attestant le rôle central des femmes au sommet de l’État. Il suffira d’évoquer quelques cas significatifs en France. Le premier concerne les deux pairies féminines du temps de Philippe V l’une de Mahaut d’Artois qui participa au couronnement de ce dernier, et l’autre de Jeanne de France qui, en échange de sa renonciation à ses droits sur l’héritage capétien, obtint par Philippe V la pairie d’Angoulême. Le second cas concerne le renforcement du patrimoine royal soutenu par les héritages féminins. D’abord celui d’Anne de Bretagne, titulaire d’un duché indépendant, deux fois reine par son union avec Charles VIII et Louis XII, qui légua son territoire à la monarchie ; ensuite celui de Marguerite de Valois, ancienne épouse de Henri IV qui, malgré la dissolution de son mariage, œuvra afin que les biens de sa mère Catherine de Médicis ainsi que les siens propres fussent transmis en héritage à Louis XIII, contribuant ainsi à l’élargissement du domaine royal1. On pourrait élargir ces observations au monde espagnol, en évoquant l’apport essentiel de Jeanne, reine de Castille depuis 1504, au patrimoine de son fils Charles de Habsbourg, futur Charles V. Celui-ci écarta sa mère du pouvoir, pour bénéficier de la plénitude d’une succession qui ne lui revenait qu’à moitié. Les études classiques et celles plus récentes ont montré que la folie » de Jeanne eut une dimension politique dont profita la monarchie ibérique lors d’un passage fondamental pour le contrôle politique de l’Europe du XVIe siècle2. 2Au-delà de l’aspect formel, ce processus historique montre que, reines ou princesses, les femmes eurent un rôle central dans les institutions d’Ancien régime. Leur inscription dans les sociétés de l’Occident chrétien fut essentielle tant sur le plan anthropologique et politique que culturel. Si l’historiographie traditionnelle, plutôt misogyne, en a réduit l’importance, l’historiographie contemporaine issue d’une part des recherches sur le cérémonial et l’absolutisme et d’autre part de celles sur les genres ont restitué à ce phénomène sa véritable complexité. 3 Cesarina Casanova, op. cit., p. 56-58. 4 Fanny Cosandey, De la loi salique à la régence », op. cit., p. 183. 3Pour les femmes, les possibilités de conquérir et d’hériter des places de commandement furent progressivement limitées pour trois raisons principales l’avènement des grandes monarchies continentales, l’affirmation de la souveraineté dynastique comme forme de stabilisation politique et enfin la légitimation formelle du pouvoir princier et royal3. Fanny Cosandey a observé que ce processus d’exclusion des femmes du droit de dévolution n’élimina pas leur participation, qui ne fut que modifiée, avec parfois des avantages notables comme dans le cas des régences qui devinrent le terrain privilégié de l’action politique des reines et des princesses, en France et ailleurs4. Cette chercheuse montre également que les crises successorales des XIVe et XVe siècles aboutirent à l’exclusion des filles du trône pour des raisons conjoncturelles, liées aux circonstances historiques, sans avoir recours à l’argument de l’incapacité féminine à gouverner. Ce fut dans le contexte bien différent du xvie siècle que le discours de l’incapacité des femmes fut développé, sans toutefois les empêcher de conserver des positions supérieures dans la politique. Les lois de 1374 et de 1407 fixèrent la majorité des rois et les modalités d’exercice de la régence durant la minorité du souverain. La thèse formulée en 1407 de la succession immédiate du trône, qui transmettait toute l’autorité au jeune prince, finit par renforcer l’emprise de la reine qui, en ayant la garde, contrôlait aussi le pouvoir. Ainsi, éducation du prince et gestion des affaires politiques se superposèrent au profit du statut de la reine mère en fragilisant la concurrence des princes de la famille royale. 5 Cesarina Casanova, op. cit., p. 57. 4Cette orientation trouve d’autres confirmations intéressantes. En 1581, dans l’un de ses ouvrages, Girolamo Garzoni affirma que l’exclusion des femmes du droit de dévolution ne se fondait guère sur la tradition juridique, mais sur des pratiques sociales. Au siècle suivant, Gregorius Rollbag analysa les droits des femmes en Europe – France, Espagne, Italie, Allemagne. Il en conclut que les arguments servant leur exclusion s’appuyaient rarement sur la jurisprudence, la plupart des auteurs utilisant des topoi appartenant à la littérature théologique, médicale et historique5. 6 Cf. Élie. Barnavi, Mythes et réalité historique le cas de la loi salique », Histoire, Economi ... 7 Cesarina Casanova, op. cit., p. 84. 8 Fanny Cosandey, Quelques réflexions sur les transmissions royales maternelles la succession d ... 9 Fanny Cosandey, De la loi salique à la régence », op. cit., p. 192-195 ; id., Puissance mater ... 5Paradoxalement, le statut spécifique des femmes fut consolidé par le travail de légitimation soutenu par la monarchie en France et par les dynasties princières à l’époque moderne. Celles-ci formalisèrent l’autorité souveraine non seulement par la loi et par l’exercice du pouvoir mais aussi par l’exaltation de sa dignité et de sa supériorité, par son unicité, déclarée d’origine divine, comprenant le roi et la reine. Les grandes cérémonies de la couronne noces, sacre, couronnement, funérailles, dont les symboles furent popularisés par les fêtes entrées, ballets, jeux équestres donnèrent au couple royal une dimension nouvelle qui profita également aux femmes. Au xvie siècle, la réinvention de la loi salique6, s’appuyant dorénavant sur l’argument de l’incapacité naturelle » des femmes à gouverner, eut pour effet de reléguer les souveraines dans la sphère domestique d’épouses et de mères. L’amour maternel devint alors la base de leur influence. Exclues de la succession au trône, les mères et les veuves garantissaient les intérêts des héritiers directs en opposition aux intérêts des membres collatéraux de la dynastie au pouvoir. Plus encore, elles subordonnaient leurs propres intérêts politiques à l’amour pour leurs enfants, en particulier pour l’aîné7. Une telle disposition, axée sur le sacrifice de soi et considérée comme naturelle », devint un argument politique qui plaça les reines mères au-dessus de leur condition secondaire, faisant de ce statut une réalité à part, proche de la condition unique du roi. Bien que limitées formellement dans leur action politique, les mères et veuves jouirent d’une autorité considérable qui s’exerça dans l’éducation du prince la tutelle et dans la gestion des affaires du royaume la régence. La minorité du souverain se présenta donc comme une voie privilégiée pour accéder à la royauté, dont elles avaient le contrôle par le puissant lien avec leurs fils, siège corporel de l’autorité. De ce point de vue, la régence devenait une sorte de prolongation de l’union royale, sphère supérieure et unique couple roi-reine du pouvoir suprême, et le lieu d’exercice de la puissance féminine transférée au couple mère-fils. Ainsi, la loi salique moderne, qui assurait le monopole de la domination masculine, réintégra les femmes des princes dans la fonction royale par la création de la régence, qui fut par la suite monopolisée par elles. Vu de près, ce mécanisme juridique centré sur la loi salique crée une exclusion de droit avec une inclusion parallèle de droit. Ce dualisme montre d’une part l’impossibilité d’exclure de la dévolution un acteur fondamental de la dynastie, et d’autre part le redoublement de l’autorité souveraine incarnée par l’épouse pendant la régence, la mère exerçait ses prérogatives au nom du prince en tant qu’extension des fonctions domestiques au domaine de l’État8. Certes, le pouvoir de régence était conditionné dans le temps, mais il ne l’était guère dans ses prérogatives9. Même la création d’un Conseil de régence prévu par les rois dans leur testament, pour contrôler l’action des veuves, resta lettre morte dans la réalité politique, puisqu’il s’agissait d’un outil peu propice à l’exercice du pouvoir absolu. 10 La typologie des régences, d’absence momentanée, permanente ou de cumul, d’incapacité et de minor ... 11 Un cadre d’ensemble assez articulé est proposé par Cesarina Casanova, op. cit., dans un chapitre ... 6Ce qui ressort de cette évolution de la puissance des femmes à l’époque moderne, c’est que dans les pays régis par la loi salique, comme la France et les États de Savoie, les mères et les veuves eurent un rôle déterminant dans la sauvegarde et la stabilisation de la dynastie, qui passait par le lien indissoluble, naturel », entre la mère et le fils. C’est là le fondement de la tutelle maternelle et la motivation profonde du gouvernement des régentes. Former le prince et préserver les possessions de celui-ci jusqu’à ce qu’il soit en mesure de tenir lui-même les rênes du pouvoir constituaient l’essentiel de cette fonction hautement politique. Or, comme les régences de minorité, bien différentes des autres10, correspondaient souvent à des périodes de crises particulières suivant la mort du souverain et se voyaient soumises aux pressions des princes et des clientèles de cour, la tâche s’avérait exceptionnelle, mettant à l’épreuve et forgeant des personnalités de haute capacité. Aux XVIe et xviie siècles, les exemples de femmes fortes » sont nombreux en France et dans les pays proches. Les discours politiques et les représentations littéraires et artistiques élaborèrent des modèles proches qui partagèrent des traits communs leurs vertus exceptionnelles, leur capacité à gérer les intrigues politiques, leur vocation à la paix et leur statut de mères souveraines. À l’opposé, leurs détracteurs composèrent des portraits au noir dont les traits étaient également proches les désordres sexuels, les arts magiques, la cruauté, l’incapacité, la folie. Bref, les topoi de la misogynie classique – corruption, sorcellerie, insensibilité et faiblesse – furent mobilisés pour peindre un être faible dans le corps et dans l’esprit, incapable de diriger les affaires11. 12 Cf. Jean-François Dubost, Marie de Médicis. La reine dévoilée, Paris, Payot, 2009, p. 228-248, no ... 13 Voir Marie-Thérèse Bouquet-Boyer, Turin et les musiciens de la cour, 1619-1775. Vie quotidienne e ... 14 Jean-François Dubost, op. cit., p. 246-247. 15 Ibidem, p. 633-634. 16 Costanza Ruggero, L’architecture de la magnificence. Le modèle du Valentino », in Giuliano Ferr ... 17 Jean-François Dubost, op. cit., p. 669. 7À ce sujet, le cas de Marie de Médicis, reine de France, et celui de Christine de France, sa fille, duchesse de Savoie, présentent un parallélisme étonnant. Destinées d’abord à occuper un rôle subordonné, elles furent projetées sur le devant de la scène politique par la disparition prématurée de leurs époux. Dans la première partie de leur règne, elles constituèrent des clientèles littéraires et artistiques organisées autour d’un vaste patronat. Dans le cas de Marie, cela se manifesta par le soutien au théâtre italien, qu’elle s’efforça d’introduire en France, et par l’appui à la musique de cour de Robert Balard, le meilleur interprète de son temps, que la reine pensionna et voulut à son service12. Christine, quant à elle, soutint la poésie, les ballets de cour, les fêtes et les spectacles princiers. Tout cela donna à la cour de Turin un éclat qui en fit peu à peu l’une des plus brillantes d’Europe13. Le goût français et le goût italien furent pratiqués des deux côtés des Alpes, certes de manière différente, mais avec bonheur. L’image de passeur culturel cultivée par les deux princesses est flagrante dans leur politique édilitaire. À Paris, Marie célébra l’image de son époux, roi vainqueur et triomphant, par l’érection en 1614 d’un monument équestre sur la place Dauphine, au milieu du Pont-Neuf, qui unissait l’art italien à l’art français14. Marie fit également édifier à partir de 1615 l’hôtel du Luxembourg dans le faubourg Saint-Germain, qui s’inspirait du Palais Pitti de Florence, et dont la réalisation fut confiée à des artistes français et, plus tard, au célèbre Rubens, lorsque la reine s’efforça pour des raisons d’intégration politique de limiter la présence des Italiens dans son entourage15. À Turin, Christine de France transforma le vieux château du Valentino en luxueuse résidence française, s’inspirant du modèle du Luxembourg de Paris16. Ces croisements de style et de culture pourraient être encore développés à travers les représentations picturales de Marie au Luxembourg, ou celles des portraits et gravures de Christine de France, dont les traits communs étaient l’exaltation de la femme-roi déclinée à travers ses vertus héroïques, son statut de veuve et son gouvernement politique assurant le bonheur de ses peuples17. La dimension masculine » de leur œuvre féminine » se traduit dans la représentation emblématique de l’amazone pour Marie dans le cycle de Rubens La Prise de Juliers et pour Christine dans les tableaux de Charles Dauphin. S’appropriant un mode de représentation du monarque, ces deux veuves souveraines s’affichent en guerrières triomphatrices et en femmes fortes, une sorte de demi-dieu incarnant la domination politique, attribut traditionnel du monde masculin. Les régences de Marie de Médicis et de Christine de France modèle et réussite 18 Jean-François Dubost, op. cit., p. 295-542, 767-865 ; Stefano Tabacchi, op. cit., p. 109-246 ; 33 ... 8Les régences des deux princesses furent déclarées dans des circonstances dramatiques. Pour Marie, ce fut l’assassinat de Henri IV en 1610, et pour Christine la disparition subite de Victor-Amédée Ier en 1637. Le contexte international tournait à la guerre. En Europe, le conflit fut repoussé grâce aussi à la volonté de paix de Marie de Médicis, tandis que les déchirements de la société civile en Savoie couvaient du fait de la mort du duc qui laissait une succession fragile, avec deux enfants chétifs en bas âge. Les deux régentes subirent les effets des tensions et des contradictions de leurs pays, s’attirant l’éloge et la foudre au cours d’une parabole politique exemplaire, émaillée de succès et de difficultés. Malgré un bilan positif, les historiens ont encore aujourd’hui du mal à leur attribuer le mérite d’avoir traversé une longue crise en assurant au final la stabilité de leurs pays. Pourtant, les règnes de Louis XIII et de Charles-Emmanuel II sont issus du travail fondamental de ces femmes d’État18. 9Pour comprendre la nature et les résultats historiques de ces deux régences, nous développerons trois temps. Le premier concerne celui de l’éducation de l’enfant ainsi que sa relation avec la mère ; le deuxième s’inscrit dans l’annonce de la majorité du prince et ses effets sur le gouvernement de la mère ; le troisième éclaire le lien entre les acteurs principaux, qui influence l’issue politique des régences elles-mêmes. La construction de l’enfant amour et négligence aristocratique 19 Jean-François Dubost, op. cit., p. 112-114. 20 Ibidem, p. 133-134, 140-141 ; Stefano Tabacchi, op. cit., p. 68-74. 21 Ce topos persiste dans la plupart des biographies du roi. Voir par exemple Pierre Chevalier, Loui ... 22 À ce sujet, voir l’excellent ouvrage de Caroline Maillet-Rao, La pensée politique des dévots. Mat ... 10Nous avons déjà évoqué le binôme roi-reine comme antécédent essentiel du second binôme mère-enfant. Les travaux récents ont montré qu’à partir de 1602 la reine fut progressivement initiée à la politique par volonté du roi, dans une position toutefois subordonnée, selon les dispositions de la loi salique réaffirmée durant la crise de succession au trône19. Marie avait parfaitement rempli son contrat d’épouse en donnant en quelques années à son époux six enfants, dont trois garçons. La naissance du dauphin en 1601 avait en particulier fondé une nouvelle dynastie et éloigné les dangers d’une guerre civile procédant d’une éventuelle stérilité. La fécondité de la mère fut alors interprétée comme la preuve de la prospérité retrouvée du royaume, et la naissance du petit Louis fut considérée comme la venue du Sauveur20. La satisfaction de la mère et l’amour éprouvé à l’égard de ses enfants ne purent trouver un meilleur contexte. Cependant l’historiographie traditionnelle, suivant l’image négative de la reine forgée durant les différends politiques avec Louis XIII, a présenté la relation affective entre la mère et le fils comme la cause de ce conflit. L’accusation courante fut que Marie avait été une mauvaise mère, froide et absente, et que Louis l’aurait rejetée ensuite par réaction21. Le résultat fut de réduire la politique à une relation affective et de transformer la question des choix stratégiques de la monarchie à une psychomachie d’universels éthiques opposant la mère et le fils. Richelieu, devenu le principal antagoniste de son ancienne protectrice, œuvra puissamment pour favoriser une historiographie qui discréditait la politique de Marie et de son parti à la cour22. 23 Jean-François Dubost, op. cit., p. 146-151. Voir aussi l’analyse de Stefano Tabacchi, op. cit., p ... 24 Le roi afficha constamment sa volonté de séparer les fonctions de mère de celle de régente et man ... 25 Cf. Jean-Christian Petit-fils, op. cit., p. 148-149, qui reconnaît la modération de Marie dans l’ ... 11Les recherches récentes ont montré une réalité bien plus nuancée. Marie s’occupa du dauphin et de ses enfants suivant les pratiques de l’aristocratie de son temps. Elle ne les éduqua pas directement, ceci étant la tâche du personnel chargé de la formation du prince – gouvernante, médecin et nourrice d’abord, gouverneur et précepteur ensuite –, mais les accompagna dans leur quotidien et dans leur parcours se montrant plutôt attentive et affectueuse. Le médecin Héroard atteste dans son journal les échanges réguliers entre Marie et Louis. Par exemple, elle transmit au dauphin son goût pour la musique, qu’il cultiva intensément toute sa vie23. Le respect envers sa mère, affiché dans leurs différends politiques, est un marqueur significatif de leurs liens réciproques et du fonctionnement de la relation mère-fils24. Certains biographes de Louis XIII rappellent volontiers l’usage du fouet comme pratique éducative adoptée par la reine, oubliant non seulement que ce procédé était courant à cette époque, mais surtout que Henri IV imposa une application très sévère de cette discipline qu’il considérait nécessaire pour plier le caractère vif et emporté de son enfant. Ces duretés ne constituaient pas le cœur de l’éducation du roi qui put développer des sentiments d’affection profonds à l’égard de ses parents25. 26 Giuliano Ferretti, Un temps de mutations », op. cit., p. 267-269 ; Paolo Cozzo, Le clergé de ... 27 Anne d’Autriche 1601 et Christine de France 1606 étaient presque de la même génération. La pr ... 28 Gaudenzio Claretta, Storia del regno e dei tempi di Carlo Emanuele II duca di Savoia, Gênes, Tip. ... 12L’expérience de Christine de France fut assez similaire à celle de sa mère. Dans le duché de Savoie, le régime de dévolution était également réglé par la loi salique. Comme Marie, Christine s’avéra capable d’assurer rapidement la succession dynastique. Elle donna à son époux cinq enfants, dont deux garçons, François-Hyacinthe né en 1632 et Charles-Emmanuel en 1634. Très jeune lors de son mariage 13 ans en 1619, elle fut associée par Victor-Amédée aux affaires vers 1628. Ses liens avec la France firent d’elle un médiateur idéal pour les questions internationales. La princesse soutint les intérêts du duché en consolidant l’influence française à la cour de Turin. Après l’avènement au trône de son époux 1630, elle devint le référent officieux du gouvernement de Richelieu. Christine assura à sa progéniture une éducation aristocratique soignée, assortie cependant d’une formation religieuse inspirée par la douceur dévotionnelle de François de Sales, dont la princesse fut l’une des plus actives créatures. Les enfants firent l’objet d’une attention constante, alimentant des sentiments d’amitié réciproques qui furent la marque des liens mutuels avec leur mère26. De ce point de vue, l’éducation que Christine donna à ses enfants s’éloigna de celle pratiquée par sa mère et fut plus proche de celle qu’Anne d’Autriche donna à Louis XIV et à Philippe d’Orléans. Ce rapprochement relevait en partie de l’écart générationnel entre ces souveraines et les changements historiques entre les normes sociales du XVIe siècle finissant et celles du siècle suivant27. Quoi qu’il en soit de ces évolutions, les rapports entre Christine de France et son fils Charles-Emmanuel II furent marqués par une entente singulière qui ne se démentit jamais28. Le goulot étroit de la régence. Un tournant décisif ? 29 Jean-François Dubost, op. cit., p. 437-438 ; Jean-Christian Petit-fils, op. cit., p. 171-172 ; Er ... 13Le passage de la minorité à la majorité du prince est un moment clef dans les sociétés d’Ancien régime. Fixée à 13 ans révolus, ce terme était insuffisant pour gouverner réellement, mais il avait l’avantage de limiter l’intervalle d’une minorité durant laquelle l’aristocratie était plus indépendante et exerçait des pressions pour modifier à son avantage l’équilibre avec la dynastie dominante. Le souverain avait ainsi besoin d’un temps d’apprentissage politique durant lequel le Conseil l’accompagnait dans la gouvernance du pays. Louis XIII et Charles-Emmanuel II sortirent de la tutelle de leurs mères respectivement en 1614 et en 1648. La fin de la régence fut déclarée publiquement, restituant aux jeunes souverains toute la latitude de leur autorité. Louis et Charles-Emmanuel, préparés par leur entourage, demandèrent aux régentes de continuer les soins de leurs affaires29. Ainsi faisant, ils se cantonnèrent eux-mêmes dans un rôle domestique. L’inversion de statut au profit de la mère n’était pas anodine, puisque en tant que chef du Conseil d’un prince majeur, celle-ci pouvait mener une politique propre, légitimée par le souverain lui-même. En outre, cette prolongation de pouvoir s’imposait naturellement puisqu’il était confié à celle qui place les intérêts du souverain avant les siens propres. 30 Antony de Jasay, L’État, Paris, Les Belles Lettres, 1994, chap. I-II. 14Le résultat d’un tel processus fut que la régence prit les formes d’un système de pouvoir régi par des normes juridiques qu’elle modifiait à son avantage en prolongeant son existence, se comportant comme tout organisme politique au cours de sa longue existence, l’État moderne ne fit autrement30. Ainsi, l’autorité subordonnée des épouses, imposée par la loi salique, prit ici sa revanche. Aux XVIe-XVIIe siècles la présence des femmes aux sommets des monarchies et principautés européennes corrigeait une exclusion dont le défaut majeur avait été de mal traduire la complexité des relations de l’aristocratie moderne. 15Dans les cas de Marie de Médicis et de Christine de France, leurs gouvernements eurent des temporalités différentes trois ans pour la première et quinze ans pour la seconde 1663. Certes, Marie revint au Conseil par deux fois, en 1622-1624 faiblement et en 1624-1630 nettement, mais toujours à côté du roi et en partie avec Richelieu. Dans les deux cas, ce fut une gouvernance subordonnée et conditionnée par le vouloir du roi. Pourquoi donc une telle différence ? 16Cette temporalité frappe, lorsque l’on pense au poids exercé par Marie sur les clientèles du royaume et à sa longue expérience de gouvernement. Face à elle, la duchesse de Savoie paraît peu de chose sans expérience politique, écrasée par l’occupation étrangère, fragilisée par l’opposition de ses beaux-frères, anéantie ou presque par la guerre civile et la guerre de Trente ans. Pourtant elle réussit à surmonter tous ces obstacles et à garder la direction de l’État jusqu’à sa mort. D’une part se remarquent la force et la hauteur de vue, de l’autre la faiblesse et les limites d’une princesse de rang inférieur. Elles apparaissent comme l’aigle et la colombe prises dans un tourbillon dont l’issue pourtant annoncée d’avance, fut tout autre. La raison d’une telle différence de résultat réside dans la capacité de ces souveraines à inscrire leur rôle dans le binôme juridico-politique mère-fils. Marie de Médicis après 1614 la place du roi 31 Jean-Christian Petit-fils, op. cit., p. 209-210 ; Jean-François Dubost, op. cit., p. 539. 32 Ibidem, p. 504-520. 17Devenu majeur, Louis XIII manifesta assez tôt le désir de siéger au Conseil pour entamer sa formation de roi, nourrissant depuis tout petit une haute conception de son rôle. Marie de Médicis l’entendait différemment et l’éloigna des affaires publiques31. L’adolescent royal exprima inutilement son ambition, puis développa une sourde hostilité à l’égard de sa mère. Tant que le contexte politique fut favorable à Marie de Médicis, la situation resta stable. Entre 1614 et 1615, elle fit preuve d’habileté en gérant la convocation des États généraux à l’avantage de la monarchie et de l’orientation absolutiste qu’elle était en train d’affirmer. De plus, l’économie et les finances présentaient des résultats encourageants. En 1616, les tensions avec le prince de Condé d’un côté et le changement des ministres dans le gouvernement de l’autre côté, associé à la faveur croissante des Concini, suscitèrent des réserves dans le pays, notamment de la part de l’aristocratie qui se voyait exclue, avec ses nombreuses clientèles, de la distribution des bienfaits du roi32. 33 Ibidem, p. 521-541, 592-603, 604-617. Cf. aussi, Hélène Duccini, Concini. Grandeur et misère du f ... 34 Jean-François Dubost, op. cit., p. 640-650, 744-804. 18Ces changements préparaient le climat dont Louis XIII avait besoin pour se dégager de la tutelle prolongée de sa mère. Il fit part à la reine mère de ses réserves sur le ministère Concini, sans résultat notable. Ensuite, la frustration de se voir toujours à l’écart alimenta le projet d’un coup d’État que le roi anima avec son entourage en avril 1617. Cela déboucha sur la fin tragique des Concini, le renversement du gouvernement et l’éloignement de Marie de Médicis. L’attitude de cette dernière est ce qui frappe le plus. Au lieu de prendre acte de la décision du roi, qui avait montré par la violence de sa révolte sa détermination à diriger l’État avec l’aide de son entourage dominé par Luynes, elle s’y opposa en mobilisant les clientèles aristocratiques qu’elle avait auparavant combattues au nom de la monarchie. Elle poussa sa résistance jusqu’à prendre les armes contre le roi, en 1619 mars-avril et en 1620 juin-août. Dans les deux cas, à l’instar de Condé et des Grands pendant sa régence, elle fit un usage fructueux de la révolte politique, qui connut un succès non négligeable33. Elle obtint en effet de rester à Paris, puis la confirmation de ses charges territoriales, le maintien de ses pensions et enfin une sensible augmentation de ses revenus. La paix et l’unité de la dynastie furent payées par le roi, qui toutefois imposait sa politique. C’était une solution réaliste qui permit en 1622 à Marie de revenir aux affaires. La reine mère et son parti tirèrent avantage de la mort de Luynes et de la sortie de Condé du royaume pour consolider leur influence à la cour. En 1624, les dévots parvinrent ainsi à faire appeler au Conseil le cardinal de Richelieu, créature » de la reine mère. Dès lors, la montée en puissance des dévots obligea le roi à partager la direction de la monarchie avec sa mère et le cardinal. En 1630, une nouvelle crise avec le roi, doublée d’une autre avec Richelieu, la chassa définitivement du pouvoir34. Marie entama alors un long exil qui se conclut par sa mort à l’étranger en 1642. 35 Cf. à ce sujet Christian Jouaud, Richelieu et l’écriture du pouvoir. Autour de la Journée des Dup ... 19Les historiens se sont longuement interrogés sur les causes de cette ultime mésentente sans pouvoir avancer de réponse satisfaisante à cause du silence que Louis XIII – roi tacitien – garda scrupuleusement sur l’un des événements-phares de son règne35. Sans entrer dans ce débat, il suffira de rappeler deux aspects fondamentaux. D’abord la capacité de Marie à revenir au gouvernement après 1617, dans des conditions difficiles, aggravées par sa révolte militaire, et ensuite de s’y installer en disposant d’un puissant parti et de l’un des meilleurs hommes politiques de son temps. Cela prouve ses compétences politiques considérables que les historiens, à l’exception de Dubost, ont eu du mal à lui reconnaître. Grande aristocrate descendant des Médicis et des Habsbourg, elle sut s’adapter au contexte français en se dotant d’une vaste clientèle aristocratique et financière qu’elle utilisa à son profit, au début de sa carrière pour s’opposer aux Grands qui voulaient contrôler la monarchie, et plus tard pour combattre la décision du roi de l’exclure des affaires publiques. Il convient de souligner la détermination de Marie à poursuivre sa lutte pour le pouvoir même après l’échec de 1630 et sa sortie du royaume. Pendant de longues années, elle ne cessa de se battre pour mobiliser ses réseaux nobiliaires et exercer des pressions sur Louis XIII afin de pouvoir rentrer en France, ce qui signifiait, pour elle, retrouver son rang de reine de France. Jusqu’à la fin, la vision politique de Marie de Médicis resta celle d’une grande aristocrate, d’une des grandes personnalités politiques de son temps à qui revenait de droit sa place dans la France monarchique. Christine de France après 1637 la lutte pour la régence 36 Giuliano Ferretti, Un temps de mutations. Le duché de Savoie face aux monarchies européennes », ... 37 Ercole Ricotti, Storia della monarchia piemontese, op. cit., p. 61-67. 38 Giuliano Ferretti, Un temps de mutations. Le duché de Savoie face aux monarchies européennes », ... 20Le parcours politique de Christine de France apparaît plus linéaire et plus difficile du fait des circonstances historiques. Si elle subit des contraintes analogues à celles de Marie de Médicis – femme étrangère sans réseaux autonomes – elle hérita d’un pouvoir plus fragile et d’un contexte hostile. Dès 1629 les États de Savoie étaient occupés par les armées françaises, et le duché endurait une grave crise économique. La régence fut proclamée dans des conditions douteuses, avec l’appui de la France, ce qui affaiblit l’autorité de la souveraine dans un pays ennemi de l’occupation étrangère et de la guerre. En outre, la régence de Christine, vite contestée par ses beaux-frères, fut encore amoindrie en 1638 par la mort du petit duc François-Hyacinthe, compliquant le transfert de sa délégation sur le successeur Charles-Emmanuel. Cette situation précipita le pays dans la guerre civile en le divisant en deux groupes, l’un favorable à la régente, l’autre aux beaux-frères de la duchesse. Ces derniers réclamaient l’accès à la régence en obtenant l’appui de l’Empire et de l’Espagne, évidemment intéressés à contrôler les affaires de la péninsule. Ce double antagonisme, à l’intérieur entre les membres de la dynastie, et à l’extérieur entre les grandes puissances européennes aggrava la lutte intestine qui ruina le pays de 1638 à 1641. Dès son arrivée à Turin, Christine avait travaillé à renforcer le parti français à la cour, qui constitua le premier noyau du groupe piémontais et savoyard qui dirigea le pays après 1637. Durant ces années terribles, la duchesse sut tenir le cap entre la pression militaire de la France de Louis XIII et celle des princes Maurice et Thomas de Savoie puissamment soutenus par l’Espagne. La sortie de crise se fit par un compromis subtil entre fidélité à la France, dont Christine avait besoin pour survivre, et défense de l’autonomie du duché face à la France et à l’Espagne. Cet équilibre difficile permit à la duchesse de garder le contrôle de l’État. Les accords de paix traduisaient le compromis entre les groupes en lutte. Le duché fut divisé en trois zones d’influence au sud Maurice de Savoie reçut la lieutenance de Nice avec ses possessions territoriales, au nord-est son frère Thomas obtint celle d’Ivrée avec ses dépendances et Christine garda le reste du duché36. La régence resta à Christine, mais sous condition puisque les beaux-frères obtinrent un droit de regard dans les questions les plus importantes de l’État. Cette solution ne convenait qu’en partie à Christine. Elle savait que son entente avec le petit duc et la qualité de leurs relations, toujours soutenues par son amour envers le souverain, lui conféraient une pleine légitimité. Lorsqu’en 1648 Charles-Emmanuel atteignit la majorité, elle organisa une savante mise en scène pour pouvoir continuer à diriger les affaires publiques. Profitant de l’absence de Thomas de Savoie de son gouvernement d’Ivrée, Christine prit possession de cette place d’où elle fit proclamer la fin de la régence, et se fit attribuer par son fils la direction du gouvernement. Ce coup d’État, comme il fut défini par les historiens piémontais, fut un coup de maître selon la théorie de Gabriel Naudé37. Le passage officiel des consignes du fils à la mère fut assuré par les ministres et les grands officiers de son Conseil. Les membres de l’ancien parti français, soudés et expérimentés par des années de crise et de guerre, prirent la relève et se préparèrent à gouverner sous leur souverain. Un plan de renforcement de l’autorité ducale fut développé par la recomposition du Conseil et des institutions principales dans lesquels la duchesse nomma ses proches. Le solide groupe d’aristocrates et de robins, qui avait longuement servi la duchesse, assura le gros des affaires d’État. Dans la décennie qui sépare la majorité du duc de la fin du règne de Christine de France 1663, cette élite réussit à consolider la structure administrative du duché et à en assurer la modernisation38. Ces résultats furent possibles grâce à la stabilité des relations entre Christine et Charles-Emmanuel. Celui-ci laissa à sa mère la direction de l’État jusqu’à la disparition de celle-ci, puis prit simplement la succession qui lui revenait de droit. Le parallèle entre Louis XIV et sa mère assistée par Mazarin est flagrant. Acteurs et enjeux 21Dans ce jeu de rapprochement et de parallèles – on l’aura remarqué – les acteurs sont les mêmes ou presque. Comme le temps historique peut être proche ! Louis XIII, Marie de Médicis, Richelieu, Christine de France et Charles-Emmanuel II s’alternent sur la même scène. Des liens de parenté, également étroits, des droits similaires loi salique et un voisinage géopolitique complètent le cadre. Tout cela permet d’asseoir notre réflexion sur des solides éléments communs. 22Certes, la monarchie de France et les États de Savoie ne sont comparables ni sur un plan étatique, ni sur un plan socio-politique. Il suffit de mettre en parallèle la grandeur de Marie de Médicis, c’est-à-dire son rang, essentiel dans cette civilisation des hiérarchies sociales, pour mesurer la distance qui la sépare de sa fille. Comment imaginer que la première ait pu chuter et la seconde tout surmonter et imposer sa volonté politique jusqu’à la fin ? Nous en avons montré les raisons que l’on résumera ainsi d’abord la fidélité au lien fondamental mère-fils, c’est-à-dire le respect du pacte implicite qui lie ces deux personnes sur le plan personnel et institutionnel. Ce binôme renvoie à la nature propre de la régence une délégation de l’autorité souveraine dans des conditions spécifiques assortie d’une hiérarchie supérieur-inférieur qui, dans un milieu nobiliaire, est comme l’étoile polaire pour le voyageur. Délégation et subordination au détenteur de la souveraineté sont la marque propre de l’institution de la régence qui rappelle la condition d’un ministre. L’on pourrait dire qu’une régente est une sorte de ministre d’État, avec cette différence qu’une mère s’impose plus facilement à son fils qu’un ministre à un roi. 23Nous avons vu à quel point Marie de Médicis refoula l’ambition d’un Louis XIII majeur de participer aux affaires. Nous avons souligné combien la reine mère s’opposa à la décision de son fils de diriger l’État seul. Tout au contraire, Christine de France se tint constamment dans le respect de son rôle, prolongeant sa délégation au-delà de l’âge juridiquement adulte » de Charles-Emmanuel tout en s’assurant de l’accord réel de ce dernier pour continuer l’exercice de son mandat. 39 Cf. Elisabetta Lurgo, Philippe d’Orléans, Paris, Perrin, 2018, p. 29-53, 97-101, ici p. 99. 24En France, le cadre tendu mère-fils fut aggravé par les divisions au sein de la famille royale, Louis XIII et ses frères ayant entretenu des rapports conflictuels permanents. Ce fut en partie à cause des désordres sexuels de Henri IV, et en partie à cause de l’attitude de Marie de Médicis qui ne sut apporter le tempérament nécessaire à des inimitiés qui devinrent, à l’âge adulte, des rivalités politiques majeures. Ce danger fut évité par Anne d’Autriche et Mazarin, qui furent parfaitement conscients du poids de la fratrie dans les affaires d’État39. 25En Savoie, la situation fut moins difficile car les deux héritiers se succédèrent dans leurs droits pendant leur enfance. Quant aux tensions, certes fortes, avec les deux beaux-frères, elles étaient extérieures à la famille ducale et ne pouvaient menacer la relation entre le petit duc et sa mère. 40 Jean-François Dubost, op. cit., p. 620-625. 41 Ibidem, p. 621 ; Orest Ranum, Les créatures de Richelieu, Paris, Pédone, 1966, p. 179-203. 42 Jean-François Dubost, op. cit., p. 744-747. 26Un deuxième élément mérite réflexion. Louis XIII aurait pu gouverner avec sa mère comme celui-ci le fit d’abord avec ses ministres puis avec Richelieu. Cette hypothèse se heurte à l’attitude de ce dernier qui se positionna consciemment et progressivement en concurrent de la reine mère. L’influence du ministre se construisit en deux étapes, l’une portant sur le contrôle de la maison de la reine, et l’autre sur celui de la maison » du roi l’État lui-même. Dans les deux cas, le cardinal en devint le dominus, cela est bien connu. Ce qui l’est moins, c’est la méthode pratiquée durant son escalade vers le pouvoir. À partir de la paix d’Angers de 1620 qui rétablit la puissance politique de la reine mère, la clientèle de la reine fut profondément renouvelée40. Ayant obtenu les surintendances des maisons et finances de la reine mère, Richelieu s’appuya sur les hommes en place avant de les remplacer par ses fidèles et sa famille. L’entourage franco-italien de Marie fut éloigné tandis que les serviteurs français furent le plus souvent détournés à son profit. Le cas de Bullion, membre du Conseil de la reine depuis 1606, est exemplaire puisqu’il devint l’une des plus fidèles créatures du cardinal41. La stratégie de Richelieu fut, comme le dit bien Dubost, celle du coucou. En quelques années, les finances et la maison de Marie furent noyautées par le ministre qui en contrôla les nominations et le fonctionnement. Arrivé au gouvernement, protégé de Marie et représentant des dévots, il utilisa le même procédé avec le personnel ministériel et parvint à exercer le contrôle sur les affaires du roi. Les deux filières appartenaient aux deux souverains, mais les officiers furent liés au cardinal par un serment de fidélité préliminaire42. En quelques années, le cardinal disposa d’un patronage capable de concurrencer ouvertement celui de la reine. L’alliance de Richelieu avec Condé, ancien rival et ennemi de Marie, acheva ce processus, permettant au principal ministre de pouvoir se soutenir sans l’appui de Marie. La prise de La Rochelle en 1628 lui apporta l’assise politique dont il avait besoin pour se tourner exclusivement vers le roi et abandonner son ancienne protectrice. 43 Cf. supra, p. 6, note 1. 27Il est clair que le cœur du conflit résidait dans leurs patronages, dont la force et l’extension influençaient l’orientation de la monarchie. L’historiographie de cette époque, dominée par le cardinal, présenta cette opposition comme une affaire personnelle et féminine, s’orientant vers un projet politique erroné. Or, les études récentes ont montré que les dévots tant décriés par l’historiographie ministérielle étaient aussi absolutistes et belliqueux que Richelieu. Le véritable enjeu de leur opposition concernait le ministériat en tant que délégation stable de l’autorité royale à un ministre principal qui pouvait devenir presque l’égal du roi43. La célèbre Journée des Dupes se réduit ici à une révolution de palais. 28Finalement, la question de la régence avec ses temps de prolongation révèle la nature de l’enjeu la conquête du gouvernement de l’État menée par des groupes rivaux dans lesquels les régentes jouent un rôle fondamental, plus important que celui que leur accorde l’historiographie actuelle. 29Lorsque l’on observe l’échec de la reine Marie de Médicis, on comprend qu’elle commit une erreur fatale elle évalua le pouvoir de Richelieu selon sa culture nobiliaire, en oubliant la lutte farouche que se livraient les monarques roi ou ducs, peu importe et leurs aristocraties pour le contrôle de l’État. Pour Marie, Richelieu était sa créature », qui agissait comme son médiateur dans les affaires publiques. Elle oublia la méthode qu’elle-même avait pratiquée avec le roi et qui correspondait aux pratiques sociales de son temps changer de parti en fonction de ses intérêts de rang ou de groupe socio-politique professionnel dirions-nous aujourd’hui qui tirait son pouvoir richesse et légitimité de la possession de ses fonctions supérieures. L’œuvre de Richelieu fut de donner consistance à un groupe ministériel et de le diriger à son profit et au profit de son roi, ce dont il montra d’être fort capable. 30Cette leçon fut impartie à Marie de Médicis avec la dureté que l’on connaît l’échec et le bannissement à jamais de la monarchie et de son fils. Toutefois cette leçon dut être transmise de la mère à la fille, car Christine, qui avait affermi sa régence grâce à la protection internationale de la France, livra une bataille acharnée contre Richelieu lorsqu’il lui réclama la cession de plusieurs territoires pour la protéger » de l’invasion des Espagnols. Le connaissant, la duchesse comprit que l’enjeu fondamental était de se maintenir en disposant d’une autorité déléguée pleine, légitime et surtout autonome. Au cours de la conférence de Grenoble 1639 qui devait décider du sort de la guerre civile et de la survie du duché, elle coupa court aux menaces du ministre et s’adressa directement au roi, dont elle réclama le soutien au nom de la fidélité et de l’alliance qu’elle-même lui avait toujours prouvée. Louis XIII y répondit positivement. Les liens qui unissaient la dynastie, cette fois entre frère et sœur, portèrent leurs fruits. 31La duchesse avait saisi d’emblée que l’opposition, voire la rupture, à l’égard de l’autorité du roi aurait brisé la hiérarchie d’ordre qui légitimait leur pouvoir. Son instinct de fille de France lui dicta qu’une régente, fut-elle reine et mère, ne pouvait oublier ce lien indissoluble avec le droit royal. Haut de page Notes 1 Sur ces questions voir principalement André Corvisier, Les régences en Europe, Paris, PUF, 2002 ; Fanny Cosandey, La reine de France, symbole et pouvoir, Paris, Gallimard, 2000 ; id., De lance en quenouille. La place de la reine dans l’État moderne XIVe-XVIIIe siècle », Annales HSS, 52-4, 1997, p. 799-820 ; id., De la loi salique à la régence. Le parcours singulier du pouvoir des reines », in Franca Varallo, dir., In assenza del re. Le reggenti dal XIV al XVII secolo, Florence, Olschki, 2014, p. 183-197, ici p. 187-188 ; Cesarina Casanova, Regine per caso. Donne al governo in étà moderna, Rome-Bari, Laterza, 2014, p. 102-103, 158-159. Cf. également Françoise Barry, Les droits de la reine sous la monarchie françoise jusqu’en 1789, Paris, Donat-Montchrétien, 1932 ; Reines et princesses au Moyen Âge, Montpellier, Les cahiers du CRISIMA, no 5, 2001, 2 vol. ; Bartolomé Bennassar, Le Lit, le Pouvoir et la Mort. Reines et princesses d’Europe de la Renaissance aux Lumières, Paris, Éd. de Fallois, 2006. 2 Cesarina Casanova, op. cit., p. 78-81. Elle utilise les travaux classiques de Berghenroth 1868, Hillebrand 1869, Heiss 1889 et Dennis 1956, ainsi que les résultats de Bethany Aram, Juana the Mad. Sovereignity and Dinasty in Renaissance Europe, Baltimore, Johns Hopkins University, 2005. 3 Cesarina Casanova, op. cit., p. 56-58. 4 Fanny Cosandey, De la loi salique à la régence », op. cit., p. 183. 5 Cesarina Casanova, op. cit., p. 57. 6 Cf. Élie. Barnavi, Mythes et réalité historique le cas de la loi salique », Histoire, Economie et société, vol. 3, no 3, 1984, p. 323-337 ; Katherine Crawford, Perilous Performance. Gender and Regency in Early Modern France, Cambridge Mass., Harvard UP, 2004 ; Ralph E. Giesey, Le rôle méconnu de la loi salique. La succession royale XIVe-XVIe siècle, Paris, Les Belles Lettres, 2007. 7 Cesarina Casanova, op. cit., p. 84. 8 Fanny Cosandey, Quelques réflexions sur les transmissions royales maternelles la succession de Catherine de Médicis », in G. Calvi, dir., Women Rulers in Europe. Agency, Practive and the Representation of Political Powers XII-XVIII, Institut Universitaire Européen, Florence, HEC, 02, 2008, p. 62-71 ; Cesarina Casanova, op. cit., p. 82-83. 9 Fanny Cosandey, De la loi salique à la régence », op. cit., p. 192-195 ; id., Puissance maternelle et pouvoir politique la régence des reines mères », Clio, Histoire, Femmes et sociétés, no 21, 2005, p. 69-90. Cf. aussi Aurélie Du Crest, Modèle familial et pouvoir monarchique, Presses Universitaires d’Aix-Marseille, 2002. 10 La typologie des régences, d’absence momentanée, permanente ou de cumul, d’incapacité et de minorité, a été étudiée par André Corvisier, op. cit., p. 1-135. 11 Un cadre d’ensemble assez articulé est proposé par Cesarina Casanova, op. cit., dans un chapitre éloquent Regine cattive, regine buone », p. 56-81. 12 Cf. Jean-François Dubost, Marie de Médicis. La reine dévoilée, Paris, Payot, 2009, p. 228-248, notamment p. 238-240. Livre fondamental tant pour sa capacité à renouveler l’historiographie sur le sujet. Voir aussi Stefano Tabacchi, Maria de’ Medici, Rome, Salerno Editrice, 2012, p. 99-108. Sur le rôle de la musique sous les premiers Bourbons voir Georgie Durosoir, dir., Poésie, musique et société. L’air de cour en France au XVIIe siècle, Sprimont Liège, Mardaga, 2006. Marie de Médicis promut également le ballet de cour. Cf. Margaret McGowan, L’art du ballet de cour en France 1581-1643, Paris, 1963 ; Marie-Thérèse Bouquet-Boyer, dir., Le ballet aux XVIe et XVIIe siècles en France et à la cour de Savoie, Genève, Slatkine, 1992 ; Sarah R. Cohen, Art, dance, and the body in French culture of the Ancient Régime, Cambridge, New York, 2000. 13 Voir Marie-Thérèse Bouquet-Boyer, Turin et les musiciens de la cour, 1619-1775. Vie quotidienne et production artistique, doctorat d’État sous la dir. de Roland Mousnier, Paris-Sorbonne, 1987 ; id., Le ballet aux XVIe et XVIIe siècles en France et à la cour de Savoie, op. cit. ; Michela Di Macco et Giovanni Romano, dir., Diana trionfatrice arte di corte nel Piemonte del Seicento, Turin, Allemandi, 1989. Christine de France a récemment fait l’objet d’un renouveau d’études cf. Giuliano Ferretti, dir., De Paris à Turin. Christine de France duchesse de Savoie, Paris, L’Harmattan, 2014 ; id., dir., Christine de France et son siècle, numéro spécial revue Dix-septième siècle, janvier 2014, no 262 ; id., dir., L’État, la cour et la ville. Le duché de Savoie au temps de Christine de France, 1618-1663, Paris, Classiques Garnier, 2017. 14 Jean-François Dubost, op. cit., p. 246-247. 15 Ibidem, p. 633-634. 16 Costanza Ruggero, L’architecture de la magnificence. Le modèle du Valentino », in Giuliano Ferretti, L’État, la cour et la ville, op. cit., p. 475-511. 17 Jean-François Dubost, op. cit., p. 669. 18 Jean-François Dubost, op. cit., p. 295-542, 767-865 ; Stefano Tabacchi, op. cit., p. 109-246 ; 337-392 ; Giuliano Ferretti, Un temps de mutations. Le duché de Savoie face aux monarchies européennes. Le règne de Victor-Amédée Ier et de Christine de France 1630-1663 », in id., dir., Les États de Savoie, du duché à l’unité d’Italie 1416-1861, Paris, Classiques Garnier, 2019, p. 243-283. 19 Jean-François Dubost, op. cit., p. 112-114. 20 Ibidem, p. 133-134, 140-141 ; Stefano Tabacchi, op. cit., p. 68-74. 21 Ce topos persiste dans la plupart des biographies du roi. Voir par exemple Pierre Chevalier, Louis XIII, roi cornélien, Paris, Fayard, 1979, p. 39-44 et Jean-Christian Petit-fils, Louis XIII, Paris, Perrin, 2008, p. 147-149, 209-211. Tabacchi reste en partie dans ce schéma en affirmant que Marie montrait une non elevata capacità di comunicazione affettiva » avec son fils Maria de’ Medici, op. cit., p. 73. 22 À ce sujet, voir l’excellent ouvrage de Caroline Maillet-Rao, La pensée politique des dévots. Mathieu de Morgues et Michel de Marillac. Une opposition au ministériat du cardinal de Richelieu, Paris, H. Champion, 2015. Cf. également, Giuliano Ferretti, Richelieu et les historiographes au XVIIe siècle », in Chantal Grell, dir., Les Historiographes en Europe de la fin du Moyen Âge à la Révolution, Paris, PUPS, 2006, p. 325-343. 23 Jean-François Dubost, op. cit., p. 146-151. Voir aussi l’analyse de Stefano Tabacchi, op. cit., p. 70-72. 24 Le roi afficha constamment sa volonté de séparer les fonctions de mère de celle de régente et manifesta à Marie son respect, qui fut constant même durant leurs guerres et leur éloignement. Cf. Jean-François Dubost, op. cit., p. 538-541, 686-687 ; Jean-Christian Petit-fils, op. cit., p. 233, 240-241, 270-271. Pendant la crise de 1630, Richelieu fit preuve de grande habileté en essuyant les griefs de la reine mère sans jamais se départir du respect qu’il lui devait en tant que personne royale. Cela fut apprécié par le roi Jean-François Dubost, op. cit., p. 777-779. Plus en général, voir Ibidem, p. 767-783. 25 Cf. Jean-Christian Petit-fils, op. cit., p. 148-149, qui reconnaît la modération de Marie dans l’usage du fouet Ibidem, p. 49, sans pour autant dépasser les préjugés à l’égard de celle-ci Ibidem, p. 138-139. 26 Giuliano Ferretti, Un temps de mutations », op. cit., p. 267-269 ; Paolo Cozzo, Le clergé de cour entre service spirituel et fonction politique », in Giuliano Ferretti, L’État, la cour et la ville, op. cit., p. 258-259, 266. 27 Anne d’Autriche 1601 et Christine de France 1606 étaient presque de la même génération. La proximité de leurs rôles se voit dans leurs portraits qui ont parfois été confondus elles étaient proches par leur symbolique de veuves et régentes. Cf. Florine Vital-Durand, Les portraits de cour dans le réseau européen de Christine de France », in Ibidem, p. 303. 28 Gaudenzio Claretta, Storia del regno e dei tempi di Carlo Emanuele II duca di Savoia, Gênes, Tip. Regio Istituto dei sordo-muti, vol. II, 1878, chap. I et III. 29 Jean-François Dubost, op. cit., p. 437-438 ; Jean-Christian Petit-fils, op. cit., p. 171-172 ; Ercole Ricotti, Storia della monarchia piemontese, vol. VI, Florence, G. Barbèra, 1869, p. 61-67. 30 Antony de Jasay, L’État, Paris, Les Belles Lettres, 1994, chap. I-II. 31 Jean-Christian Petit-fils, op. cit., p. 209-210 ; Jean-François Dubost, op. cit., p. 539. 32 Ibidem, p. 504-520. 33 Ibidem, p. 521-541, 592-603, 604-617. Cf. aussi, Hélène Duccini, Concini. Grandeur et misère du favori de Marie de Médicis, Paris, Albin Michel, 1991 ; Arlette Jouanna, Le devoir de révolte, Paris, Fayard, p. 212-244. 34 Jean-François Dubost, op. cit., p. 640-650, 744-804. 35 Cf. à ce sujet Christian Jouaud, Richelieu et l’écriture du pouvoir. Autour de la Journée des Dupes, Paris, Gallimard, 2015. 36 Giuliano Ferretti, Un temps de mutations. Le duché de Savoie face aux monarchies européennes », op. cit., p. 243-278. 37 Ercole Ricotti, Storia della monarchia piemontese, op. cit., p. 61-67. 38 Giuliano Ferretti, Un temps de mutations. Le duché de Savoie face aux monarchies européennes », op. cit., p. 279-283. Sur ce groupe dirigeant fidèle à la duchesse voir Pierpaolo Merlin, Au service de la régente. Ministres et conseillers entre sens de l’État et luttes de factions », in Giuliano Ferretti, L’État, la cour et la ville, op. cit., p. 167-192. 39 Cf. Elisabetta Lurgo, Philippe d’Orléans, Paris, Perrin, 2018, p. 29-53, 97-101, ici p. 99. 40 Jean-François Dubost, op. cit., p. 620-625. 41 Ibidem, p. 621 ; Orest Ranum, Les créatures de Richelieu, Paris, Pédone, 1966, p. 179-203. 42 Jean-François Dubost, op. cit., p. 744-747. 43 Cf. supra, p. 6, note de page Pour citer cet article Référence papier Giuliano Ferretti, Régences et pouvoir des femmes », Cahiers d’études romanes, 42 2021, 233-251. Référence électronique Giuliano Ferretti, Régences et pouvoir des femmes », Cahiers d’études romanes [En ligne], 42 2021, mis en ligne le 20 septembre 2021, consulté le 24 août 2022. URL ; DOI de page Accueil / Thème poème / Poèmes / France, mère des arts... Poème sélectionné France, mère des arts... France, mère des arts, des armes et des lois, Tu m’as nourri longtemps du lait de ta mamelle Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle, Je remplis de ton nom les antres et les bois. Si tu m’as pour enfant avoué quelquefois, Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ? France, France, réponds à ma triste querelle. Mais nul, sinon Écho, ne répond à ma voix. Entre les loups cruels j’erre parmi la plaine, Je sens venir l’hiver, de qui la froide haleine D’une tremblante horreur fait hérisser ma peau. Las, tes autres agneaux n’ont faute de pâture, Ils ne craignent le loup, le vent, ni la froidure Si ne suis-je pourtant le pire du troupeau. ->

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